Maîtriser l’art du pitch n’est déjà pas si facile, mais quand il s’agit de la faire dans une autre langue, notamment sous forme de discours en anglais, la difficulté en est encore multipliée. C’est pourtant une compétence essentielle, aussi bien pour les start-ups présentant leurs projets à des jurys ou des investisseurs internationaux, que pour les collaborateurs de grands groupes nécessairement amenés à interagir avec des clients du monde entier.
Or, si la maîtrise de l’anglais progresse heureusement, la France reste tout de même parmi les derniers du classement des pays européens dans ce domaine. Pour encore beaucoup de Français, c’est un immense désavantage, qui est accru par les enjeux spécifiques pour faire un pitch en anglais. Il est toutefois possible de compenser un peu ce retard grâce à une fine compréhension des attentes des locuteurs anglophones.
Je suis récemment tombé sur un article très pertinent à ce sujet, fondé sur une étude réalisée par des étudiants de l’école de commerce française EDHEC.
Dans le cadre de leurs recherches, le groupe a fait enregistrer 20 pitchs en anglais à des entrepreneurs français, habitués de l’exercice. Ces 20 pitchs ont ensuite été soumis à un jury spécifique, pour qu’il analyse et trie les erreurs commises.
C’est ce qui nous intéresse au premier chef ici. En effet, le jury n’était pas composé seulement de professeurs d’anglais, natifs et non natifs, mais aussi de managers anglophones natifs. Leurs avis permettent de remettre en cause bien des idées reçues, tout en orientant les efforts vers des pistes claires d’amélioration.
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Le premier enseignement de cette étude, c’est que les managers anglophones sont plutôt indulgents avec les Français. Ils identifient, en moyenne, moins de fautes que les enseignants d’anglais (ce sont les professeurs d’anglais français qui se montrent les plus impitoyables).
La peur de commettre des fautes ne doit donc plus être un frein pour celles et ceux qui ont besoin de faire un court pitch en anglais. Il ne s’agit en rien d’un contrôle de grammaire : les managers faisant partie du jury ont en effet tendance à privilégier le fond sur la forme, le sens sur la perfection linguistique.
Ils se montrent même relativement compréhensifs vis-à-vis des fautes ayant trait aux subtilités spécifiques de la langue anglaise, comme l’usage des temps, les prépositions ou les quantificateurs.
Il arrive que certaines erreurs déclenchent des rires de la part des juges au cours de l’étude. Malheureusement, elles ont plutôt tendance à agacer. En particulier les managers, qui, s’ils identifient moins de fautes, en sont toutefois plus irrités que leurs collègues enseignants.
On voit ici tout l’enjeu pour une prise de parole efficace en anglais. Comment peut-on convaincre quelqu’un quand notre façon de parler lui est désagréable ? Mais si ce n’est pas une grammaire parfaite que les managers recherchent, quelles sont les fautes qui s’avèrent impardonnables pour eux ?
Ils mettent en avant la prononciation, la clarté et la diction comme critères essentiels d’une bonne prise de parole en langue étrangère.
Mais là encore, ils font preuve de mansuétude à l’égard des Français et ne se focalisent pas sur la prononciation du th ou du h aspiré qui nous cause tant de difficultés. Ils mettent, en revanche, l’accent sur des dimensions que nombre de locuteurs français ont tendance à sous-estimer, voire à ignorer complètement : parmi elles, la prononciation des noms propres, le débit, l’accentuation des mots ou encore l’excès de tics de langage.
Ce que les managers recherchent dans un pitch d’un locuteur non-natif, on l’a vu, c’est d’en comprendre le sens plutôt que d’en apprécier la perfection formelle. Or ce sont spécifiquement les fautes de ce genre qui vont nuire à l’intelligibilité du propos et créer de la frustration chez celui qui nous écoute.
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Le groupe de recherche de l’EDHEC propose quelques éléments concrets pour améliorer rapidement un pitch fait en anglais par un locuteur français.
Il s’agit, pour ce faire, de mettre la clarté et l’intelligibilité comme priorités absolues de la prise de parole. Un débit fluide et régulier est donc essentiel. Le but est d’atteindre, avec un peu d’entrainement, un rythme de parole régulier, sans à-coups, accélérations confuses, ou ralentissements gênés. Une bonne maîtrise du temps permet, par ailleurs, d’être plus à l’aise avec la prononciation de l’anglais et l’accentuation, cruciales pour être compris.
C’est seulement en atteignant ce bon débit que l’on peut, en outre, éliminer au maximum les tics de langage, « euh », « hum », « so », « basically », irritants pour l’auditoire, qui mettent en avant les difficultés de langues plutôt qu’ils ne les dissimulent.
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