Toutes les cultures ont au moins une chose à nous enseigner sur la façon de bien mener les réunions. À nous d’en tirer le meilleur pour accroître notre performance. Le modèle japonais est un modèle connu pour sa courtoisie et sa finesse. Il s’oppose donc au modèle américain, plus direct, et peut, un peu plus facilement, être pris pour inspiration dans un modèle français, plus équilibré et plus nuancé.
Dans cet article, l’objectif n’est pas de changer complètement la façon dont nous abordons les réunions. Nous avons notre propre identité et notre culture. Il s’agit plutôt de tirer des bonnes pratiques, à prendre pour exemple, qui peuvent trouver un écho favorable chez nous en France. Elles pourront être inspirantes dans notre façon de mener les réunions. Découvrons comment s’inspirer du modèle japonais pour augmenter notre efficacité lors des réunions présentielles ou à distance.
Les Japonais sont pacifistes et ont une très haute estime des sentiments humains. Ce trait culturel dominant, qui se décline en 5 comportements spécifiques durant les réunions, est fortement utile pour les améliorer.
Les Japonais ne sont pas agressifs. Ils cultivent l’harmonie. Dans une réunion, ils peuvent dire « oui » sans être forcément convaincus et juste éviter de dire « non » pour ne pas mettre une personne mal à l’aise ou rendre l’environnement tendu. Loin d’être de l’hypocrisie, ils ont soin de s’exprimer en fonction du contexte et de cultiver l’art délicat de l’équilibre, justement pour permettre aux discussions d’évoluer et non pas de se solder par un conflit.
Saviez-vous par exemple que dans un métro, les Japonais éviteraient d’aider à se relever une jeune femme qui serait tombée ? Il ne s’agit pas de ne pas se soucier de son cas. Bien au contraire, et même si cela semble très bizarre pour nous, il s’agit d’empathie. Au Japon, ce serait un déshonneur pour cette jeune femme que de se faire aider dans ce moment très gênant. Les Japonais prennent donc le temps de comprendre avant d’agir ou de parler et se mettent à la place de l’autre avant de considérer leur propre sentiment, par rapport à une situation. C’est la culture de l’empathie, voire de la connivence tacite.
Vous avez sans doute déjà remarqué que les Japonais parlent moins qu’ils n’écoutent. Ils sont observateurs et semblent vous scruter. Chez eux, il y a une forte prééminence de la culture du non-dit, ce qu’on appelle la culture du “honne” et “tatemae”. Au Japon, le regard a un rôle crucial, celui de faire attention à tout ce qui se passe dans le monde environnant et de prendre en compte chaque micro-geste de l’interlocuteur.
La hiérarchie et l’entreprise ont une importance cruciale chez les Japonais. Souvent, ils impliquent donc tous les échelons de l’entreprise avant de prendre une décision. Cependant, ils ciblent les bonnes personnes à contacter et à impliquer avant chaque réunion.
Bien que formalistes, les Japonais prennent les vraies décisions dans un cadre informel. Justement, la souplesse et le contact humain permis par l’informel facilitent l’avancée des discussions. Les longues soirées au bar entre collègues sont d’usage dans ce pays.
💡 Augmentez la capacité à mener une réunion et maintenez l’énergie du groupe.
Aujourd’hui, le contexte est celui de la visioconférence, des réunions à distance. Il est possible de s’inspirer du modèle japonais pour améliorer sa performance dans ce domaine aussi.
La visioconférence reste une réunion. Ce sont les mêmes problématiques et les mêmes enjeux, que la réunion soit en interne (pour décider de comment faire avancer les travaux) ou en externe (discussion avec un partenaire ou un client potentiel).
Par contre, les difficultés sont accrues. Briser la glace, capter constamment l’attention de la personne, évaluer sa communication non-verbale, cultiver l’empathie, sont bien plus difficiles à travers l’écran d’un ordinateur.
Par exemple, on peut comparer les réunions présentielles et distancielles, à une partie de volley-ball en salle ou sur la plage. Les règles sont les mêmes, mais le terrain rend le jeu plus difficile sur la plage. C’est la même chose dans une réunion distancielle, nous n’avons pas les mêmes “appuis” qu’à l’habitude.
La vitesse d’assimilation est plus lente dans une réunion à distance. Il faut donc s’inspirer de l’écoute et de la qualité d’attention japonaise pour décélérer la réunion. L’art narratif japonais affiche un rythme assez lent, le temps de laisser aux protagonistes la faculté de regarder et non pas tout simplement d’écouter. Cette décélération laisse également le temps de capter l’attention de l’interlocuteur, chaque fois qu’il se perd un peu. Il suffit de faire appel à votre capacité de se mettre à la place de l’autre (à la façon des Japonais) pour les interpeller à chaque fois en évoquant un point qui l’intéresse.
Les feedbacks sont essentiels pour communiquer à distance. Dans notre culture française, sans les feedbacks, il est nettement plus difficile de cerner l’autre. Le modèle japonais nous apprend encore à dépasser cette contrainte et à recueillir des feedbacks par d’autres moyens.
Tout d’abord, l’écoute à la japonaise, plus silencieuse et observatrice, nous permet de recueillir des feedbacks dans les non-dits, et ce, même au travers de l’écran ou nous devons être plus attentives à la voix de notre interlocuteur et à ses expressions corporelles.
Ensuite, les réunions informelles, notamment téléphoniques dans le cadre sanitaire, telles que pratiquées dans le modèle japonais, sont aussi un terrain favorable pour avoir des feedbacks. Elles redonnent surtout de la place à l’humain et permettent de consolider des relations sur une base plus solide.
Il est évident que nous avons une culture latine très différente de la culture japonaise. Cependant, comme nous l’avons vu, il peut être très intéressant de s'inspirer de leur sens de l’empathie, de l’écoute et de leur compréhension des non-dits, pour enrichir les relations que nous entretenons maintenant de plus en plus en distanciel.
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