Le stress au travail touche les collaborateurs à tous les niveaux de la hiérarchie.
Le chiffre est inquiétant :
24% des salariés français se déclarent être dans un état d’hyperstress*
Plus qu’un état désagréable du mental, le stress est un fléau qui représente de lourdes conséquences :
C’est dire si l’enjeu du stress professionnel est important pour les salariés, pour l’entreprise et pour l’économie.
Mais alors comment gérer le stress au travail ? Il est essentiel de comprendre et de détecter les différentes manifestations du stress dans un premier temps, avant de savoir comment agir pour enfin travailler sereinement. Nos solutions à mettre en place.
*Source : Etude française du Cabinet Stimulus Conseil – 2017
On entend beaucoup parler de stress, mais de quoi s'agit-il ? Et comment l’identifier au travail ?
Le stress est le ressenti par rapport à une situation perçue comme menaçante. Vous pouvez agir sur votre taux de stress s’il est élevé, sachant qu’il dépend :
Ces facteurs de stress peuvent donc faire varier l’équilibre d’une personne.
Toutefois, il y a des déclencheurs communs. Au départ, il s’agit un mécanisme d’adaptation de notre corps : un ensemble de réactions physiologiques et psychologiques de notre organisme, face à une situation menaçante pour notre survie, notre intégrité physique. Par exemple, si vous vous retrouvez face à une tornade vous devez mobiliser les bonnes ressources pour pouvoir fuir ou lutter.
Au travail, nous pouvons aussi ressentir du stress face à des situations perçues comme menaçantes : la peur du manager autoritaire, ou encore la peur de parler en public... Ces perceptions font partie du stress psychologique qui peut s’installer sur la durée et être beaucoup plus impactant qu’un stress ponctuel ; puisqu’il est difficile d’échapper à ces perceptions alors qu’on peut très bien échapper à un événement climatique, sur le moment.
C’est notre façon de réagir à une situation, et non la situation elle-même.
Pour un même scénario, deux personnes vont ressentir un niveau de stress différent. C’est donc une histoire de perception et nous ne sommes pas tous égaux face à la boule au ventre au travail.
Enfin, notez bien que le stress que nous évoquons est nocif et n’est pas à confondre avec le stress « positif » : celui qui donne de l’énergie, de la motivation et va pousser par exemple à accepter une nouvelle mission, à relever un nouveau défi, ou à sortir d’une zone de confort.
Les mécanismes physiologiques du stress nous permettent d’adopter le meilleur comportement possible face à un danger menaçant notre vie. Passer à l’action par une mobilisation des ressources permet de libérer une énergie.
Les comportements entre autres :
Elle est caractérisée par un rythme cardiaque et un afflux sanguin augmentés pour faciliter la course. Cela peut se traduire, lorsque vous êtes débordé par exemple, par une procrastination des tâches au travail, surtout celles qui prennent beaucoup de temps. Cette fuite génère en général de l’anxiété car la deadline approche.
☛ Les principaux symptômes : regard fuyant, manque d’écoute, bégayements.
Elle entraîne une frustration, voire de la colère, lorsque vous devez faire une tâche dite pénible ou difficile par exemple, et que vous ne vous sentez pas à la hauteur.
☛ Les principaux symptômes : tension des épaules et de la nuque, mâchoire crispée (ou bruxisme), irritabilité.
Elle n’engendre rien car vous êtes dans l’impossibilité de fuir ou lutter. Une certaine négativité s’installe et vous sentez qu’il faut baisser les bras. Ce comportement est le pire face au stress, et il va faire le plus de mal à l’organisme car il n’y a pas d’action. Toute l’énergie déployée face au stress doit aller quelque part (colère, lutte) mais ici elle reste figée et bien présente.
☛ Les principaux symptômes jouent beaucoup sur la santé physique et mentale : cœur ralenti, tension haute, courbure marquée du dos, fatigue, solitude, troubles de la concentration.
Le stress au travail correspond au manque de ressources dont disposent les salariés pour répondre aux demandes auxquelles ils sont soumis. Les difficultés sont en général liées à l’organisation de l’entreprise, à la nature de leur profession et au fait qu’ils subissent trop de pression de travail.
On identifie 3 causes principales du stress en entreprise* :
➞ Ces causes et ces comportements ne sont pas une fatalité, des solutions existent contre le stress au travail.
*Source : selon étude du cabinet Stimulus Conseil en France en 2017
Les éléments déclencheurs et les effets du stress sont désormais connus, mais comment agir de façon individuelle, managériale et organisationnelle ?
Pour être efficace, ces 3 stratégies doivent être mises en place conjointement. Cela va contribuer au bien-être des salariés, à leur efficacité, et à la bonne image de l’entreprise.
La première porte d’entrée vers la zénitude est la stratégie la plus facile et rapide à mettre en place. Le fait d’agir sur le système nerveux parasympathique contribue à ce que l’organisme revienne dans un état de calme.
Pour cela, aidez-vous de ces techniques :
Après avoir identifié les émotions et les déclencheurs, il s’agit d’accepter cet état de stress. Il est tout à fait normal de ressentir des émotions fortes en tant qu’être humain. Le fait de refouler ses émotions a des conséquences car cela risque de se retourner contre vous ou autrui (phénomène de la cocotte-minute !).
La Gestion des Modes Mentaux vise à mieux comprendre, identifier et gérer la bascule entre notre mode mental automatique (source de stress en situation complexe et inconnue) et notre mode mental adaptatif (nous permettant de retrouver notre calme en situation difficile) pour évacuer un symptôme. Avec un manque d’adaptabilité à un nouvel environnement et sans bascule mentale, le stress s’installe. Il s’agit ici d’efforts de longue durée où il faut prendre une habitude pour arriver à changer d’état d’esprit. Pour vous aider dans un contexte potentiellement stressant, posez-vous la question « Quelle est l’opportunité de cette contrainte ? »
Il s’agit d’apprendre à faire des demandes et s’affirmer sans trop être dans l’émotionnel :
Optimiser son temps, c’est avoir le contrôle dessus et avoir la satisfaction de terminer une tâche dans les délais. La charge mentale est ainsi allégée car un travail inachevé dans les temps va constamment solliciter le cerveau par peur d’oublier ou pour chercher à se rassurer, et le stress prend forme avec un impact négatif sur la santé. Retrouvez tous nos conseils de gestion à ce sujet : Optimiser sa gestion du temps de travail et des priorités.
Se sentir mal au travail et oser en parler apaise considérablement l’esprit. Identifier des personnes « ressources » internes ou externes à l’entreprise et échanger avec permet des interactions positives qui vont libérer de l’ocytocine, hormone naturelle qui contrebalance tous les effets du stress.
Tous les moyens individuels sont bons pour diminuer le stress. Le management détient également de véritables armes pour prévenir et lutter contre cette maladie psychosociale en éloignant les sources de stress. Nos conseils.
Devoir jongler et rechercher constamment un équilibre entre vie professionnelle et vie privée peut être un déclencheur de stress. Nombreux sont les collaborateurs qui font l’impasse de leurs soirées ou de leurs weekends car se sentent forcés de répondre à des messages soi-disant urgents, ou à un appel en dehors des heures de travail. Il est question de droit à la déconnexion pour permettre de recharger les batteries.
Pensez donc à gérer intelligemment vos mails en veillant par exemple à les sauvegarder dans vos brouillons de la messagerie, ou alors à programmer une heure d’envoi, tout mail important destiné à votre collaborateur. Une autre astuce consiste à indiquer en titre de mail « non urgent ». Concernant les appels, s’ils ne sont pas urgents vous pouvez attendre le lendemain.
Selon une étude de Malakoff Méderic en 2018 :
46 % des salariés pensent que des horaires de travail plus souples augmenteraient leur qualité de vie au travail
Lorsque cela est possible, proposer d’adapter des horaires de travail permet d’éviter les heures de pointe par exemple et de réduire les temps de trajets qui peuvent s’avérer fatiguant et improductifs, il est judicieux également de décaler des horaires de travail pour libérer du temps en journée, pour faciliter la prise de rendez-vous avec un médecin par exemple.
La compétition ne nous pousse pas à donner le meilleur de nous-mêmes. En revanche, l’entraide au travail nous encourage à être meilleurs et à offrir un cadre de travail stable et favorable. L’idée est de réunir toutes les compétences pour former un groupe qui utilisera les qualités de chacun.
Dans un environnement de cohésion, il est plus facile de travailler paisiblement
Un salarié en souffrance aura tendance à s’isoler du reste de l’équipe, tandis que la cohésion d’équipe encourage à se rendre au travail avec une attitude positive et se sentir plus fort.
De même, une nouvelle recrue se sentira moins démunie si un système de parrainage est bien ancré dans son parcours d'intégration en entreprise.
Cette solidarité est particulièrement recherchée en situation de crise en entreprise, où l’on recherche naturellement du soutien.
Mettre le collaborateur à contribution, encourager son apport par la co-constuction et la co-planification. Cela offre de l’autonomie au collaborateur, mais aussi permet de dégager du temps au manager afin de se concentrer sur des réflexions plus stratégiques.
Un bon manager écoute, comprend et aide à évoluer. Instaurer des habitudes de feedback est une bonne manière d’avoir des échanges constructifs mais aussi de montrer des signes de reconnaissance et de considération. Autre point important dans cet accompagnement, en cas de conflit entre collaborateurs : prenez les choses en main avant que la situation ne s’envenime, ou mieux, misez sur de la prévention. Pour aller plus loin à ce sujet, nous vous invitons à lire cet autre article : Les techniques de gestion des conflits au travail
Pour qu’un échec devienne une source d’apprentissage, il faut prendre du recul pour en tirer des conclusions constructives et s’améliorer. Dédramatiser une situation d’échec, c’est paradoxalement offrir la possibilité de rebondir vers une dynamique positive après un échec. Encore une fois, sortez la carte de la positive attitude !
L'INRS affirme :
« L’employeur doit assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés au travail »
Pour cela, il est important de faire de la mesure de prévention collective une priorité contre le stress au travail. Le principe est d’agir sur les causes du stress et de ne pas le laisser s’installer.
Une entreprise qui vise à développer une certaine qualité de vie au travail va centrer ses actions autour du travail et de l’organisation, notamment dans le cadre d’une politique de services aux salariés :
Il vaut mieux prévenir que guérir, mais le stress n’est pas une science exacte et lorsqu’il passe à travers les mailles du filet, en tant que RH veillez à donner accès à des ressources de santé personnelles autant que possible. Ces ressources doivent être visibles et connues, et cela peut passer par :
➞ Ces démarches seront optimales à condition d’avoir une direction engagée, des représentants du personnel impliqués et des collaborateurs participatifs.
Vous ne pouvez pas tout contrôler dans votre environnement professionnel, mais, avec les connaissances et la préparation adéquates, vous pouvez tout à fait gérer votre stress au travail individuellement, ou détecter, agir et soutenir en tant que RH ou manager d’une équipe.
Alors avant toute mise en pratique, posez-vous d’abord les bonnes questions :
Ensuite, prenez le temps de maintenir de bonnes habitudes contre le stress chronique, celles qui vous conviennent le plus, et vous pourrez en ressentir les bienfaits des semaines plus tard. Ce n’est qu’une histoire de patience et surtout de prise de conscience !